Aérodrome B10
La préoccupation principale des Alliés, après le débarquement, va être de construire des aérodromes ou des pistes d’atterrissage. Puisque la prise de Caen et celle de l’aérodrome de Carpiquet sont retardés, la construction de ces terrains d’aviation est encore plus urgente. Une trentaine d’aérodromes américains sont construits en Normandie. On les reconnaît par la lettre A suivie d’un chiffre. Les britanniques construisent une vingtaine d’aérodromes et une dizaine de pistes signalés par la lettre B. Un de ces aérodromes est établi à PLUMETOT : |
|
Découvrez des films réalisés à partir du B10 par le service de l’armée de l’air britannique. |
|
Après l’armistice de 1940, les Allemands prennent possession du terrain d’aviation, mais leurs avions restent au sol. Ils utilisent la piste située un peu plus au nord entre Mathieu et Plumetot, sur les terres de M. Hamelin et M.Demonchy; la piste en terre, non aménagée, coupait alors la route actuelle de Plumetot. Les Allemands démolissent le mur d’enceinte du bois du Pavillon pour empierrer et prolonger cette piste jusqu’au bois. Soixante quinze ans plus tard, à chaque labour, les pierres remontent encore à la surface. Une D.C.A. est installée à Plumetot, les officiers sont logés au château des Mengin.
Avant de quitter l’aérodrome, les occupants ont plantés des asperges de Rommel, mais à Plumetot, ils n’ont pas eu le temps de dérouler les fils de fer barbelés. Cependant cela entrave les travaux de la moisson, déjà dangereux à cause des mines, mais nécessaire pour atténuer la pénurie alimentaire. |
|
Le 18 juin 1944 les Anglais commencent l’aménagement de l’aérodrome codé “ALG B 10” sur Mathieu, PLUMETOT, Cresserons.
La piste en terre battue est doublée d’une piste parallèle recouverte d’un tapis goudronné Cet aérodrome “B 10” est le seul sur les dix-neuf autres aérodromes de campagne britanniques à posséder une telle protection pour éviter la poussière destructrice des moteurs d’avions. |
|
A partir du 23 juin 1944, cette piste de 1 200 mètres permet à des avions puissants d’atterrir tels les Spitfire, les Mustang et le Typhoon Tank Killer du Squadron Leader français Paul Ezanno, qui se distingueront durant les batailles de Mortain et de Falaise.
Les Spitfire et les avions de la 131è Escadrille de reconnaissance de la R.A.F. utiliseront cet aérodrome. |
|
La piste en terre, parallèle à la piste bitumée, permet aux avions en difficultés d’atterrir. Cette piste secondaire est aussi empruntée par les avions après atterrissage, pour aller se placer dans les champs, faire le plein de carburant et attendre le prochain vol.
Les avions nécessitant des réparations sont descendus à l’entrée du village (dans la parcelle 148, entre le chemin du Maréchal et le chemin rural du Poupinel) et camouflés sous les pommiers. La parcelle 171, verger des Buhours, abritera la compagnie de Reg Elsey pendant une semaine. |
|
Textes tirés du Livre de Mathieu, détails de F. Hallot et de Jean Demonchy.Photos issues des Documents du Dr Bénamou, de Francis Piquot, de Reg Elsey et de Paul Ezanno. |